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Les débuts du Romantisme :

 

Primauté esthétique de la musique instrumentale

Bien que l’expression Romantique soit relativement récente comme terme musical, les prémices de cette nouvelle pensée peuvent se ressentir dès la seconde moitié du XVIII° siècle, avec le Sturm und Drang, Jean-Paul, ETA Hoffmann. En quelques années, les éléments fondamentaux de cette nouvelle esthétique sont fixés. Autant les Lumières voyaient la musique comme l’imitation de la nature, autant la génération suivante la hausse au rang de langage absolu. Autant le XVIII° siècle avait donné la primauté à l’art vocal, autant les romantiques ont donné la priorité à l’instrument, justement parce qu’il n’était pas lié au support externe d’un texte.

Cette évolution esthétique n’est pas non plus étrangère à la découverte du piano, avec sa dimension particulière, expressive, abstraite et stylisée si éloignée de la voix humaine, comme s’il puisait directement à l’essence profonde de la musique. Après l’emploi subjectif qu’en fit Beethoven, le piano fut utilisé de manière à traduire l’imaginaire fantastique, l’exploration intérieure et la virtuosité transcendante. Il atteignit la suprématie grâce à la bourgeoisie qui en consomma à n’en plus finir et devint alors le symbole créateur de l’artiste romantique. 

Cette transformation esthétique s’étend à tous les genres instrumentaux. Ainsi, la musique de chambre fut davantage feutrée et devant le comble de l’intimité à travers un langage musical conférant à l’immatériel. La musique orchestrale devint le lieu des esprits enflammés laissant place à de grandes fresques aventureuses. Avec Beethoven, la symphonie se voit confiée non plus un « thème musical » mais une « idée » dont le matériau musical possède une identité propre, entraînant libre cours aux images, à l’expression, à l’émotion. 

Devant cette pléthore de compositions destinées uniquement à la musique instrumentale, le genre vocal, lui, arrive au second plan chez les musiciens. Hormis quelques compositeurs qui s’attachent au genre du « lied », la musique vocale devint l’apanage d’une « consommation » privée.

 

Un public nouveau :

Si le musicien assume un nouveau statut, accroit sa position sociale, le public évolue lui aussi. La vie musicale voit l’émergence de concerts publics – les Gewandhaus-Konzerte de Leipzig, la Gesellschaft der Musikfreunde de Vienne, la Philharmonische Gesellschaft de Berlin, les Concerts du Conservatoire de Paris – et avec eux des critiques musicaux, des imprésarios, des éditeurs et négociants en musique qui vont déployer une intense activité musicale.

Concert au Conservatoire de Paris, gravure d'après époque

 

Avec le développement du marché musical, le compositeur élargissait son cercle de quelques commanditaires à un nombre quasi illimités d’auditeurs. De ce fait, sa conception de l’œuvre évolua elle aussi vers un idéal universel qui l’engageait de toute part. Toutefois, si Beethoven trouvait cette situation idyllique, la génération suivante avait quelques raisons de s’en plaindre, car le compositeur payait sa liberté devant un public qui se faisait de plus en plus difficile face à la nouveauté.

Ce qui explique la contradiction permanente entre l’idéal souhaité de l’artiste et l’idéal réel que souhaitait le public, menant à une incompréhension de la part de l’artiste, telle que purent l’exprimer dans leurs écrits Schumann, Berlioz et Wagner.

 

Archaïsme et religiosité :

Ce nouveau mode de pensée entraîna parallèlement des recherches historiques sur la musique ancienne et une attirance pour les œuvres du passé. Jean-Sébastien Bach, quelque peu tombé dans l’oubli, redevient à la mode, et plusieurs compositeurs intégrèrent à leurs compositions des techniques contrapuntiques inusitées depuis de nombreuses années (Beethoven, Chopin, Schumann). C’est ainsi que l’on assiste à un retour des compositions de caractère religieux, telles la Missa solemnis de Beethoven, les messes de Schubert, les oratorios de Mendelssohn et les œuvres liturgiques de l’abbé Liszt.                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                       Verdi dirigeant sa Messe à l'Opéra-Comique, représentation générale

                                                                                                                                                                                                          

 

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