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Nikolaï Andreïevitch Rimski-Korsakov

 

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Compositeur russe, membre du Groupe des Cinq, Rimsky-Korsakov est l’un de ces musiciens qui s’attache à créer un univers musical authentiquement russe. Son œuvre, empruntant le plus souvent au folklore, est célèbre pour sa verve descriptive, le chatoiement des couleurs, des timbres et des mélodies, et son orchestration brillante et colorée. Il joua également un rôle important en exerçant comme professeur et compta Prokofiev et Stravinsky parmi ses élèves.

 

Sur un bateau :

Né à Tikhvine en 1844, Rimsky-Korsakov débute l’étude du piano dès l’âge de six ans et se familiarise très vite avec Beethoven, Mozart, Verdi et les pots-pourris italiens. Destiné à faire carrière dans la marine, il est envoyé à l’Ecole des cadets de la flotte à Saint-Pétersbourg. Au sein de la capitale, il découvre le théâtre lyrique de Meyerbeer, Weber, Rossini, Verdi et surtout Glinka.

    Rimsky-Korsakov à l'âge de 12 ans

 

En 1860, Canilla, son professeur de piano, lui fit connaître Bach, Beethoven et Schumann, achevant ainsi sa culture musicale. Il fut d’ailleurs le premier à l’encourager dans ses premières compositions ; en 1861, Balakirev lui demandera d’écrire une symphonie.

Ses débuts musicaux sont néanmoins interrompus puisque, promu au grade d’aspirant, il doit embarquer pour une croisière autour du monde, pour une durée de trois ans ; peut-être son goût du folklore tire-t-il son origine de ce voyage.

Sa première symphonie, achevée à son retour, le décide à abandonner sa carrière dans la marine pour poursuivre celle de compositeur.

 

    Portrait de Rimsky-Korsakov par Repin

 

En 1871, il est nommé professeur de composition et d’orchestration au Conservatoire de Saint-Pétersbourg ; tâche qui va marquer un tournant décisif dans sa vie. Pendant cinq ans, il va reprendre entièrement sa formation musicale, s’étant aperçu que sa formation autodidacte ne pouvait nourrir plus longtemps son enseignement. Aussi son quotidien fut-il jalonné des études et fugues de Haendel et Bach, des polyphonistes italiens et franco-flamands, des traités musicaux de Cherubini et Berlioz, sans compter les appuis de Johansen et Tchaikovsky.

En 1873, il fut nommé inspecteur des musiques des équipages de la flotte lui permettant de vivre de la musique. C’est grâce à ce poste qu’il put s’intéresser à une kyrielle d’instruments, collecter des chants populaires (1876 – 1878) et découvrir de vieux mythes.

Sa propre remise en question l’amène également à réviser les œuvres de ses contemporains, tel Moussorgsky (1882 – 1884). A la même époque, il dirige l’Ecole libre de musique puis de 1886 à 1890, les Concerts symphoniques russes de Saint-Pétersbourg tout en cumulant les fonctions de directeur adjoint de la chapelle impériale (1883 – 1893). En 1889, il aura même l’occasion de diriger, au Trocadéro, deux grands concerts de musique russe dans le cadre de l’Exposition Universelle ; ce fut notamment important pour lui de prendre contact avec l’avant-garde française et de côtoyer les nouveaux courants musicaux – il fera un second séjour à Paris en 1907, cette fois en compagnie de Diaghilev.

 

    Rimsky-Korsakov (1898) Tretyakov Gallery - Moscou, Russie

 

En 1905, il fit le choix de soutenir le parti des étudiants et mis même en musique Doubinouchka, l’hymne populaire de la première révolution ; de par ce choix, il sera écarté de ses différentes activités et interdit d’exécution. Officieusement, il sera réintégré en 1908 lorsqu’il succombera à un infarctus le 22 juin de la même année.

 

L’œuvre :

Rimsky-Korsakov a toujours su évoluer dans un monde de lumière et de poésie. L’essentiel de son activité musicale fut consacré à l’opéra, forme dans laquelle il est attiré par les sujets issus des contes populaires où s’affirme la sagesse du peuple et les thèmes fantastiques voire féériques.

 

 

On distingue chez lui trois genres d’opéras : le genre italien (la Fiancée du tsar), la mélodie ininterrompue héritière de Wagner et Dargomyjsky (Malda, 1889 – 1890 ; Mozart et Salieri, 1897 ; Kitège, 1903 – 1905) et le compromis entre l’opéra lyrique et l’opéra déclamatoire (Snegourotchka, 1881) ; Sadko, 1894 – 1896 ; la Nuit de Noël, 1894 – 1895 ; Tsar Saltan, 1899 – 1900 ; Le Coq d’or, 1906 – 1907).

Dans ses œuvres, Rimsky-Korsakov refuse d’adhérer à des théories : par exemple, lorsqu’il use du leitmotiv, ce n’est pas dans le sens wagnérien mais dans le sens où celui-ci devient un thème, un air, un motif rythmique voire une succession harmonique et en aucun cas n’est issu de la trame orchestrale. Pour lui, seul compte le résultat

Toutefois, ce qui est le plus surprenant dans son œuvre, c’est sa science en matière d’orchestration – il écrivit d’ailleurs des Principes d’orchestration entre 1896 et 1908, qui furent édités à titre posthume en 1913. Pour l’orchestre, Rimsky-Korsakov tire ses sources des compositeurs allemands (Weber, Mendelssohn, Liszt et Wagner), français (Berlioz jouera une très grande influence) et russes (Glinka sera son modèle le plus fidèle).

C’est en cela que Rimsky-Korsakov va marquer toute une génération de compositeurs, à commencer par Stravinsky : l’Oiseau de feu et Petrouchka sont directement influencés par l’orchestre, ses couleurs et les procédés d’écriture du Coq d’or. Car Rimsky-Korsakov innove dans la couleur orchestrale, proposant des mélanges inédits entre les bois, les cuivres et les percussions (Schéhérazade, Capriccio espagnol) ; il considérait l’orchestre comme un grand clavier.

Quand à son langage harmonique, il  ne tire as seulement ses sources de la musique populaire mais pousse l’harmonique dans ses limites (Katscheï), ayant une certaine prédilection pour les accords augmentés et certaines trouvailles qui ne sont pas sans rappeler Debussy ou Chostakovitch.

 

    Rimsky-Korsakov & Stravinsky

 

Rimsky-Korsakov fut ainsi un compositeur influent par sa maîtrise d’l’orchestration, son traité sur le sujet étant une référence absolue dans le monde musical. Il enseigna à de nombreux compositeurs russes, Prokofiev et Stravinsky pour les plus connus, mais même si nombre d’entre eux cherchèrent à l’imiter, peu égalèrent ses couleurs musicales. Sans doute a-t-il été le chef d’école le plus important de la Russie de la fin du XIX° siècle.

                                                                                                                                                                                                             

 

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