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                                                       La Renaissance : la musique profane

 

Au siècle précédent, la musique vocale profane était assez vivante, particulièrement dans le domaine de la chanson en France et en Bourgogne. Elle s’appuie désormais sur des textes écrits dans la langue nationale et se développe dans des genres diversifiés : chanson française, frottola, villanella, madrigal italien, villancico espagnol, lied allemand, ayre anglais.

La musique vocale profane devient un art de société, qui se développe davantage dans les milieux bourgeois, avec des formations diverses (a capella, voix seule accompagnée d’un luth, voix et instruments).

 

La chanson polyphonique :

La chanson française est un genre majeur en Europe. Ecrite à quatre voix, son style est celui du motet avec la mélodie principale confiée au ténor. Le contrepoint se fait moins dense et la recherche d’expression s’étend à déployer des effets sensibles à l’audition. La musique se démocratise et transforme sa destination sociale, s’adressant dès lors au public profane capable d’apprécier les beautés sonore.

Depuis, l’art de plaire devient le critère dominant de toute composition musicale, et la chanson l’un des produits les plus commercialisés par les éditeurs. Parmi les compositeurs, Gombert, Arcadelt, Roland de Lassus… Le représentant le plus célèbre en est Clément Janequin ; ses œuvres très caractéristiques exercent une influence remarquable sur le développement de la musique instrumentale en Italie.

En Allemagne, le développement de la chanson polyphonique en langue allemande est aussi la conséquence de l’intérêt de la bourgeoisie pour la musique. Les compositeurs (Lassus, Scandello, Hassler, Schein) assimilent les techniques contrapuntiques plus libres et imitatives (directement issues du motet franco-flamand) dans le Volkslied, mais dès la moitié du siècle prévalent la chanson, la canzonetta italienne, le madrigal ou la villanelle. L’art monodique des Meistersinger (maîtres chanteurs) reste, lui, d’actualité et enrichi son répertoire avec les œuvres de Hans Sachs de Nuremberg (1494-1576) ; jusqu’au début de l’ère baroque cet art restera fermement hermétique à toute influence extérieure.

                                                                            Hans Sachs

 

Le madrigal :

SI le XVI° siècle est celui de l’âge d’or pour la chanson française, cette dernière se trouve néanmoins sur son déclin devant la montée flamboyante de nouveau madrigal italien. Ce dernier prend ses origines dans la frottola, le motet franco-flamand et la chanson.

Pour l’écriture d’un madrigal, le choix du texte revêt une importance capitale, alors que la musique tend à établir la synthèse entre le contrepoint franco-flamand et la mélodie italienne.

Tout au long du siècle, le madrigal évolue et s’enrichit :

-       1530/1550 : le madrigal est à quatre voix, alternant le style homophonique et polyphonique. Parmi les compositeurs : Jacques Arcadelt (1500-1568), Willaert ou Cyprien de Rore (1516-1565)

-       1550/1580 : plus souvent à cinq ou six voix, de style raffiné tendant vers le maniérisme (certains effets doivent même être vus sur la partition). Les innovations musicales deviennent de plus en plus complexes : utilisation d’altérations chromatiques inusitées, de dissonances à des fins d’exigences expressives, exaltation de pathos, asymétrie formelle de plus en plus fréquente

-       1580/1620 : l’art de l’expression est poussé à l’extrême, donnant naissance au « madrigalisme », le contrepoint se dissout en un langage tendu et tourmenté. Parmi les plus dignes représentants : Marenzio (1554-1599), Gesualdo (1560-1614), Luzzaschi (1545-1607), Monteverdi (1567-1643)

                        Gesualdo, madrigal extrait du Premier Livre de Madrigaux à 5 voix (1594)

 

Dans ces dernières années, le madrigal développe en parallèle une nouvelle esthétique, inspirée de la commedia dell’arte, fondée sur la caricature, la parodie et l’imitation de la vie quotidienne. C’est ce que l’on appelle le madrigal rappresentativo, dont les compositeurs les plus représentatifs sont Vecchi (1550-1605), Striggio (1535-1590), Banchieri (1568-1634).

A la toute fin du siècle, se développe un style concertato, réunissant voix et instruments, illustré parfaitement par Claudio Monteverdi, qui adopte au fur et à mesure le style baroque.

Le madrigal se diffuse bien en Europe, à l’exception de la France (où trônait la chanson française) et de l’Allemagne (suite à des problèmes de compréhension linguistique). L’Espagne et l’Angleterre accueillirent ce nouveau genre et contribuèrent parfois à ce développement.

 

Le style profane dans l’Europe :

La chanson polyphonique est l’art des français et le madrigal celui des Italiens. Mais qu’en est-il des autres pays européens ?

                                                      Maison de style Renaissance

 

En Allemagne, aux côtés des Meistersinger se développe le lied populaire, la chanson courtoise et le lied protestant. Ce dernier a retenu l’attention car utilisé par Luther sous forme de choral avec un style homophone, harmonisé à quatre voix. Le « lied » populaire quant à lui va de plus en plus subir l’influence de la villanelle ou du madrigal, devenant ainsi polyphonique, strophique et usant de figuralisme, chromatisme et même de rythme de danse.

L’Espagne a surtout bénéficié de l’influence des compositeurs franco-flamands (Morales, Guerrero, Victoria) pour la musique religieuse. En ce qui concerne le domaine profane en revanche, la musique possède une tradition qui lui est propre, correspondant aux villanelles et frottoles italiennes : le villancico est l’une des pièces les plus populaires, usant d’une forme à refrain.

L’Angleterre est davantage dominée par la musique religieuse et l’art profane ne se développe vraiment qu’à partir de la seconde moitié du siècle. La musique profane prend alors modèle sur l’Italie et ses madrigaux, canzonettes… et parmi les genres anglais se distinguent le song, l’ayre ou la musique pour virginal.

Les compositeurs principaux sont William Byrd (1542-1623), Thomas Morley (1557-1623), John Dowland (1562-1625), Orlando Gibbons (1538-1625).

                                                                                                                                                                                                              

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