Accueil
Présentation
Compositeurs
Hist. de la musique
Analyse
Actualités
Evénements
Liens
Partenaires
Contact

Naissance de la polyphonie :

 

          Il est impossible aujourd’hui de mettre une date sur les débuts de la polyphonie. Il est entendu qu’à ses débuts, elle avait pour seule fonction d’embellir la liturgie (IX°-XIII° siècle). Une fois que le principe de la dimension verticale fut acquis, il ne cessa de préoccuper la majeure partie des théoriciens et compositeurs. Les premières descriptions de polyphonie apparaissent au IX° siècle ; parmi les théoriciens, retenons Reginon de Prüm et Hucbald. Ils évoquent la polyphonie sous le terme d’organum en étant un moyen de faire entendre des sons simultanés.

Selon les traités musicaux, tel les traités Enchiriadis, il s’agit de la duplication d’un chant existant (nommé vox principalis) à intervalle d’octave, de quinte ou de quarte. Si le chant est doublé d’une voix, on parle d’organum simple, s’il l’est de deux voix, on parle d’organum composite. Lorsque le mouvement entre les voix est le même, il s’agit d’un organum strict ou parallèle. Dabs le Micrologus de Guido d’Arezzo est évoqué le croisement de la vox principalis et de la voix organale.

           Traité Enchiriadis (extrait)

Le développement de l’organum s’est accéléré surtout à partir de la seconde moitié du XI° siècle avec une recherche axée sur de nouveaux moyens d’expression. La plus grande innovation consiste en l’abandon du mouvement parallèle, donnant ainsi forme à l’organum libre. Ces nouvelles techniques sont décrites dans les traités de Johannes Cotton et Johannes d’Afflighem ; sur le plan musical, on en trouve des exemples dans les tropaires de Winchester, notamment le second daté du XI° siècle, se concentrant sur des chants responsoriaux ou mélismatiques et qui annonce la future Ecole de Notre-Dame.

 

Au siècle suivant, la polyphonie se développe avec l’Ecole de Saint-Martial de Limoges. On y trouve deux styles différents : le premier est de style fleuri ou mélismatique, le second ressemble à une sorte de « déchant développé ». Dans l’organum mélismatique, la vox principalis prend désormais le nom de tenor ou teneur, et le terme « déchant » sera désormais utilisé pour désigner les réalisations de textes syllabiques en polyphonie note contre note, ou neume contre neume. Plusieurs innovations voient également le jour : pour relier les mélodies à deux voix, les compositeurs auront recours à des répétitions, des inversions ou des imitations, et ce pendant plusieurs siècles.

La polyphonie qui s’est développée à Saint-Jacques de Compostelle est également importante. Il reste aujourd’hui vingt-et-une pièces de ce répertoire, dont vingt sont contenues dans le Codex Calixtinus ; la vingt-et-unième est un conduit monodique auquel fut ajoutée une seconde voix.


                                                                                                                                                                               
 

RetourSuite
 
                                                                     ©ars-classical - 2010