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Ambroise Thomas (1811 - 1896)

 

"Il y a deux espèces de musique, la bonne et la mauvaise. Et puis, il y a la musique d'Ambroise Thomas" (Emmanuel Chabrier). Sa musique est légère, facile, mélodieuse, faite avant tout pour plaire au public bourgeois du Second Empire. Selon Alfred Bruneau, Ambroise Thomas était "le dernier représentant de la longue génération de producteurs rapides qui, pendant un demi-siècle, alimentèrent avec une fécondité infatigable et peut-être excessive nos théâtres lyriques." Tombé dans l'oubli après sa mort,  sa musique commence seulement aujourd'hui à être redécouverte, méritant sans aucun doute une réévaluation.  

 

 

            

                  1862                                         1865                                                             1885                                                          1896

 

Ambroise Thomas est né le 5 août 1811 à Metz dans une famille de musiciens. Son père Jean-Baptiste-Martin Thomas, un violoniste et pédagogue, et sa mère cantatrice élevèrent ainsi une jeune prodigue du piano et du violon, reconnu comme tel dès l'âge de dix ans. En 1828, le jeune Ambroise entre au Conservatoire de Paris et devient l'élève de Barbereau (contrepoint), Dourien (harmonie), Lesueur (composition) et Kalkbrenner (piano). Il remporte le premier prix de piano en 1829, le premier prix d'harmonie en 1830 et le Prix de Rome en 1832 avec sa cantate Herman et Ketty. Durant son séjour à la villa Médicis à Rome, il se lie d'amitié avec le peintre Ingres, rencontre Hector Berlioz (qui admire ses premières compositions) et compose essentiellement des oeuvres pour piano, de la musique de chambre, des mélodies et même un Requiem.

Comme la plupart de ses contemporains romantiques, il se rend également en Allemagne en 1834, à Munich, Leipzig puis Vienne, afin de s'imprégner de la patrie de Beethoven et Mendelssohn.

De retour à Paris en 1837, Ambroise Thomas s'engage sur la seule voie qui permet à un musicien de se faire connaître dans la capitale et d'y réussir : le théâtre lyrique. Tous ses opéras, écrits dans un style léger et mélodieux, sont tous joués, avec beaucoup de succès. Mais aucun ne tient durablement l'affiche et le répertoire. Parmi ses oeuvres lyriques : La Double Echelle (1837), Le Caïd (1849), Le Songe d'une nuit d'été (1850), Raymond ou le secret de la Reine (1851) ou Le Roman d'Elvire. Grâce à tous ces triomphes, il est élu à l'Académie des Beaux-Arts, écrasant Berlioz (1851), devient Professeur de composition au Conservatoire de Paris, dont parmi ses élèves figurent Jules Massenet et Théodore Dubois.

 

                            

                    Henri dans Le Caïd (1849)                                                                       Eléments de décor pour La Double Echelle (1837)

 

Il a plus de cinquante ans lorsqu'il crée Mignon (1866), dont le livret est tiré du roman Wilhelm Meister de Goethe. Cet opéra lui apporte un succès triomphal faisant alors de son auteur un compositeur incontournable et magistral. En 1894, Mignon avait été donné plus de 1000 fois en représentation à l'Opéra Comique et fut interprété sur toutes les scènes d'Europe.

                                                           

Thomas n'écrira plus que deux opéras. En 1868, il s'abandonne à Hamlet, d'après la Tragédie de Shakespeare, qui fut également un énorme succès, puis Françoise de Rimini en 1882.

           

                                Eléments de décor pour Françoise de Rimini (1882)                              Christine Nilsson dans le rôle d'Ophélie, Hamlet (1882)

 

Si sa production musicale s'est raréfiée, c'est en parti dû à ses activités officielles au sein d'institions culturelles. En 1871, il assume les fonctions de Directeur du Conservatoire de Paris, succédant ainsi à Auber, se faisant alors un habile administrateur, autoritaire, consciencieux mais également étroit d'esprit. Il se montra notamment un adversaire féroce pour des compositeurs audacieux tels que César Frank, Lalo, Bizet ou Gabriel Fauré - attitude qui lui valut beaucoup d'animosité dans le futur.

Outre ses vingt opéras et ses trois ballets, Ambroise Thomas composa également de nombreuses oeuvres de musique religieuse, quelques pièces de musique de chambre, de piano et d'orgue et aussi des recueils de leçons de solfège. Il meurt à Paris le 12 février 1896.

            

                   caricature de Luque                                 caricature de Boileau                                     caricature de Fusino                         Buste à l'Opéra-Théâtre de Metz

 

Ambroise Thomas est un musicien "classique" dans le sens où il apparaît comme un conformiste, opposé aux tendances modernes de Wagner ou Franck. Attaché fortement aux traditions de la musique française, il lutte contre des oeuvres qu'il juge néfaste et qu'il ne comprend pas. Malgré tout, il reste oublié, laissant un lointain souvenir de compositeur romantique français qui "n'eut d'autre ambition que de suivre la route indiquée par la mode" (Alfred Bruneau). Quelques grands interprètes comme Natalie Dessay redécouvrent cette musique dont le talent d'orchestrateur et la connaissance des voix, ont fait d'Ambroise Thomas un homme à succés au XIX° siécle.

                                                                                                                                                                                                                               

  

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