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Jean-Philippe Rameau

"Nouvelles Suite de pièces pour clavecin" : Les Sauvages

 

Généralités :

Les Sauvages est une pièce descriptive pour clavecin, issue du Troisième Recueil : Nouvelles Suites de pièces pour clavecin. Publiées vers 1728 à Paris, ce recueil est accompagné d'une Préface : Remarques sur les pièces de ce livre, et sur les différents genres de musique. Rameau y promulgue des conseils sur la manière de jouer et interpréter ces nouvelles pièces.

Ce recueil se compose de 16 pièces, groupées par tonalités. Sept sont en La, et neuf sont écrites en Sol :

1. Allemande (la mineur)

2. Courante (la mineur)

3. Sarabande (la majeur)

4. Les Trois Mains (la mineur)

5. Fanfarinette (la majeur)

6. La Triomphante (la majeur)

7. Gavotte et doubles de la Gavotte (la mineur)

8. Les Tricotets, Rondeau (sol majeur)

9. L'Indifférence (sol mineur

10.  & 11. Menuet I et II (sol majeur)

12. La Poule (sol mineur)

13. Les Triolets (sol majeur)

14. Les Sauvages (sol mineur)

15. L'Enharmonique (sol mineur)

16. L'Egyptienne (sol mineur)

 

Parmi ces pièces, certaines sont issues des Suites de danse (Courante, Allemande), d'autres sont des peintures musicales. Certaines sont des pièces de caractère grave (Courante, Sarabande),de grande émotion (Sarabande) ou sont légères (Fanfarinette, Triolets). Rameau traduit de façon précise des sentiments, des situations et surtout cherche à transcrire la Nature.

 

Rameau utilise surtout deux formes musicales pour les pièces de ce Troisième Recueil : des formes binaires (12 pièces au total), de type A - B travaillées à l'extrême, des formes rondeau (forme simple dans laquelle Rameau multiple les audaces harmoniques) et une forme en Thème et Variations avec la Gavotte et ses six doubles, qui sont les seules variations de toute l'oeuvre de clavecin de Rameau.

 

 

 

Analyse "Les Sauvages ":

 

Les Sauvages est la quatorzième pièce du Troisième Recueil et fait partie de la Suite en Sol. Il s'agit d'une danse, de caractère violent, symbolisant "la danse de deux Indiens de la Louisiane". Présentée pour la première foison Théâtre de la Foire en 1725, Rameau a repris cette partition pour en faire la "Danse du grand calumet de la paix" dans son opéra-ballet les Indes Galantes (1735), devenu très célèbre depuis lors.

Pour avoir l'illusion d'un caractère violent d'Indiens sauvages, Rameau use de sauts mélodiques, d'arpèges, de modulations et d'harmoniques audacieuses. La forme utilisée par Rameau est celle d'un rondeau, construite en alternant un refrain et deux couplets. Avec une forme simple, Rameau a employé dans cette pièce en carrures fixes de huit mesures chacune, y compris dans les deux couplets. On remarque alors la rigueur du compositeur. À deux voix puis à trois voix, les accords sont rudimentaires, les lignes harmoniques épurées au profit de la mélodie horizontale.

Rameau utilise une tonalité de sol mineur, une mesure à 2/2 à la blanche (qui accélère le tempo). Voici un découpage précis par mesure.

 

Refrain :

Le refrain se divise en deux sections, de carrures régulières, de huit mesures chacune. La première est l'Antécédent, qui se subdivise également en deux parties de quatre mesures chacune. La première partie de l'Antécédent se compose du refrain, de caractère énergique et gai. Il comporte un rythme régulier de : blanche, 4 croches, 4 noires. Le rythme est rapide. Mélodiquement, le thème débute par un saut de sixte inférieur, suivi d'une quarte, d'une tierce et d'une seconde ascendantes, enchaînant sur un accord en arpège noires. À la main gauche, le thème du refrain est décalé d'une mesure par rapport à la main droite. Les notes ne sont pas les mêmes, mais le rythme est identique.

La seconde partie de l'Antécédent est construit tout en croches, rapides, avec des notes répétées. Le clavecin descend la gamme avec des ornements (trilles, mordants). À la main gauche, on observe des mouvements contraires qui se termine sur une demi-cadence. Le conséquent ne possède pas beaucoup de modifications par rapport à l'Antécédent, si ce n'est que la seconde partie qui se conclut sur une cadence parfaite. Une reprise est effectuée par l'interprète, selon les indications de Rameau afin de bien faire entendre ce refrain.

 

Couplet n°1 :

Le premier couplet est construit, sur les premières mesures, sur le matériel thématique du Refrain, dans la tonalité relative de Sib majeur. Construit en deux sections de huit mesures, la première partie reprend l'Antécédent du thème, dans la nouvelle tonalité de Sib. La seconde partie est un passage en imitation, construit dut des arpèges en croches et des blanches. L'accompagnement à la main gauche est succinct, avec un accord de deux son sur le premier temps. Puis, les mains droite et gauche alternent avant de conclure sur une cadence parfaite par des arpèges ascendants puis descendants, ré-exposant ainsi le Refrain.

 

Refrain : identique

 

Couplet n°2 :

Ce passage est en sol mineur et construit sur des arpèges du Refrain, suivis de descentes mélodiques, avec un accompagnement tout en blanche puis en mouvement chromatique à la main gauche, avec des retards. Une seconde section se fait entendre, toute en imitation : les arpèges du refrain se termine par des sauts d'octave, créant ainsi une attente. Ce passage est un des plus modulant, mais restant dans les tonalités voisines. Une longue descente mélodique accompagnée d'une cadence en ré mineur, permet de relancer le refrain pour une dernière fois.

 

Refrain : identique

 

 

                                                                                                                                                                                                                                                  

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