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Clément Janequin (v.1485 - 1558)

 

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Clément Janequin est l’un des prêtres musiciens de la Renaissance à n’avoir jamais été au service d’une cour ou d’un établissement religieux. Cependant, il fut connu dans l’Europe entière et eut beaucoup de succès grâce à « la Bataille » et « Chansons, sonnons, trompettes » composé pour célébrer l’entrée de François 1 er dans Bordeaux (1530). Publié de son vivant, son influence sur ses contemporains et son rôle au sein de l’histoire de la musique est loin d’être négligeable.

 

Il existe de nombreuses zones d’ombres sur la jeunesse et la formation musicale et ecclésiastique de Clément Janequin. Tout ce que nous savons de lui, c’est qu’il passa une grande partie de sa vie dans le Bordelais, fréquentant les cercles humanistes et lui assurant beaucoup d’avantages – notamment Jean de Foix. Il fut tour à tour chanoine de Saint-Emilion (1525), curé de Saint-Michel de Rieufret (1526), de Saint-Jean de Mezos (1530), doyen de Garosse (1530). Lorsque survint la mort de Jean de Foix (1529), il gagne l’Anjou pour y rejoindre son frère (1533). Il accomplit également les tâches de chapelain à la cathédrale d’Angers (1527) et de maître de psallette (1534).


Musicalement, c’est à cette époque que Janequin vécut sa période la plus fructueuse sur le plan de la composition : il publia 125 chansons (dont certaines sont des arrangements) et un recueil de motets, hélas perdu. Evénement surprenant de sa part, car ecclésiaste et compositeur reconnu, il décida d’entreprendre à plus de soixante ans (1548) des études universitaires et s’installe à Paris pour l’occasion. De part ce fait, il se voit accordé la protection du cardinal Jean de Lorraine puis du Duc François de Guise, dont il célébra quelques succès militaires (la Guerre de Renty, le Siège de Metz) et qui lui donna le titre de chapelain. En 1555 sa renommée s’amplifie en obtenant le titre de chantre de la Chapelle du Roi puis en devenant le compositeur du Roi (1558). Il ne put cependant profiter de ces deniers avantages car il mourut peu de mois après cet honneur.

 

         Tapisserie illustrant une Bataille


La vie et l’œuvre de Janequin sont ainsi très liés à ces différents postes, bien que ses compositions religieuses soient de dimension restreinte. Presque tous ses motets sont perdus, deux messes lui ont été attribuées sans doute par erreur et il y a des parties manquantes aux 82 psaumes de David. Il est à noter que c’est seulement dans les dernières années de sa vie qu’il développa son intérêt pour la musique religieuse, délaissant alors la chanson, genre dans lequel il était passé maître.

De ses chansons profanes, 250 ont été conservées, publiées en 1520. Particulièrement à l’aise dans cette forme libre, il eut tout le loisir de décrire les plaisirs de l’amour (Un jour Robin, Petit nymphe folastre), de la table (Quand je bois du vin clairet) ou la veine lyrique (Ö doux regard, l’Amour, la mort et la vie).

Il excella également dans les multiples fresques descriptives (la Guerre, les Cris de Paris, le Caquet des femmes, le Chant des oiseaux), faisant de ses chansons des œuvres vivantes, mettant tantôt l’accent sur le rythme, tantôt sur l’invention mélodique, accentuant la déclamation syllabique, écourtant les phrases musicales, multipliant les imitations… Même si ce sont les grandes caractéristiques de la chanson française du XV° siècle, Janequin laisse une empreinte particulière, avec un souci de la couleur, le tout dans un climat de sensibilité et de raffinement.


                                                                                                                                                                                                               

 

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